De l‘histoire d’enfance comme source des fixations

Si le débat de l’inné et de l’acquis en matière de fixation ennéagramme restera à mon avis encore longtemps sans réponse indiscutable, on n’en constate pas moins que, quand on étudie les histoires d’enfance des personnes manifestant une même compulsion donnée, on constate de troublantes similitudes qui  amènent à poser un scénario pouvant expliquer les raisons de la mise en place d’un système de défense particulier,  une hypothèse quand à la psychogénèse de la fixation considérée.

En soit, ceci est instructif pour ceux qui cherchent le “pourquoi” des choses, mais il est un autre intérêt plus pragmatique, c’est que ces scénarios nous donnent des axes de solutions efficaces pour sortir de l’enfermement d’un fonctionnement parmi les 9 que propose l’ennéagramme, et permettent de discerner que certaines stratégies thérapeutiques n’apporteront pas la réponse escomptée.

Pour illustrer ce point de vue, je vous propose de découvrir à titre d’exemple le mécanisme qui semble à l’origine des fixations 4 et 7.

Au départ, le point de départ semble le même : le petit enfant vit dans un espace idilique où tout est disponible sur demande. Une sorte de paradis sur terre, une corne d’abondance. Et puis d’un coup, sans crier gare, la source se tarit au moment où l’enfant n’est pas encore prêt. Dans l’absolu on parlera d’un sevrage trop précoce. Dans le concret, il ne s’agit pas toujours de la fin du sein de la Mère qui marque cette rupture. Ce peut être un déménagement, l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite soeur, etc…

Quoi qu’il en soit, l’enfant se retrouve face à une porte close et il a beau taper à la porte elle ne s’ouvre plus. C’est à ce niveau que les scénarios vont diverger, en fonction du centre qui traite le problème.

Si le mental gère la question, il part en quête d’un nouvel eldorado, et commence alors une quête de l’objet transitionnel qui remplacera le paradis perdu. De doudou en doudou, l’individu n’y trouvera jamais son compte et sa vie deviendra une quête permanente d’une satisfaction devenue inaccessible, générant les comportements papillonants du 7. Le comportement durera tant que la personne faisant du 7 ne se décidera pas à faire le travail de deuil du paradis perdu à l’origine de sa quête…

Si l’émotionnel gère la question, l’individu va déduire que si on lui a coupé les vivres brutalement, c’est parce qu’on venait de se rendre compte qu’on lui avait donné à tord, qu’il ne le méritait pas et va alors se vivre avec quelque chose de mauvais à l’intérieur de lui, ou bien quelque chose qui manque et devrait être là, mais n’y est pas, générant les comportements dépressifs et en basse estime de soi du 4.

L’étude systématique de la psychogenèse des fixations et des éclairages thérapeutiques qu’elle apporte est abordée dans le cadre du cursus de “Maître-Praticien en ennéagramme envolutif

Jean-Philippe VIDAL
le 5 avril 2013

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