Ennéagramme et métamodèle du langage

Quand nous parlons, il y a d’un côté le contenu de ce qui est dit, et de l’autre la structure de ce qui est dit. Le métamodèle du langage étudie les structures que nous utilisons pour nous exprimer. Nous allons poser ici les grandes structures et voir comment elles sont en résonance avec nos centres instinctif, émotionnel et mental.

Le centre instinctif stocke les résultats d’expérience et si un contexte similaire se représente, il apporte une réponse basée sur l’expérience acquise précédemment. Il y a donc en œuvre un mécanisme de généralisation des apprentissages. De ce fait, il induit des tournures de phrases appelées généralisations, dans lesquelles, à partir d’un échantillon de cas, on construit des règles. Quelqu’un privilégiant le centre instinctif aura alors tendance à utiliser dans son langage beaucoup de formules à l’image de ces quelques exemples :

  • Personne ne m’aime
  • Tu ne m’écoutes jamais
  • C’est toujours pareil
  • Je dois
  • Il faut que
  • Les italiens aiment faire la fête

Le centre émotionnel existe dans la relation à l’autre et pose la question de l’identité : quand l’autre est là, est-ce que j’existe ou pas ? Ai-je le droit d’exister quand il est là ? Doit-il disparaître pour que je puisse exister ? Se mettent en place des mécanismes d’occultation d’une partie de la réalité conduisant à des tournures linguistiques d’omissions dans lesquelles une partie de l’information a disparu. Quelqu’un privilégiant le centre émotionnel aura alors tendance à utiliser dans son langage beaucoup de formules à l’image de ces quelques exemples :

  • Je suis incapable (de quoi ?)
  • On pense que … (qui est « on » ?)
  • Les autres se moquent de moi …(quels autres ?)
  • Ne fais pas ça… (que signifie « ça » ?)
  • C’est plus facile (que quoi ?)

Le centre mental cherche à expliquer le monde afin d’y trouver plus de sécurité. Il bâtit des modèles et tente de faire rentrer la réalité à l’intérieur, souvent au prix de distortions. C’est d’ailleurs des tournures relevant des distortions qui sont engendrées. Quelqu’un privilégiant le centre mental aura alors tendance à utiliser dans son langage beaucoup de formules à l’image de ces quelques exemples :

  • Il m’énerve (a-t-il tellement de pouvoir qu’il puisse vous énerver ? N’est ce pas plutôt « je m’énerve face à ses agissements ?)
  • Il ne dit rien, il est fâché (la cause à effet est un peu rapide…)
  • Je sens que ceci vous intéresse (comment en être si sûr ? Il ne lit pas dans les pensées des autres…)

Ainsi l’écoute des structures de langage employées peut nous donner de précieuses informations sur le mode de fonctionnement de notre interlocuteur.

Une étude complète des liens entre chaque profil et les structures de langage est proposée dans le cadre du cursus de “Maître-Praticien en ennéagramme envolutif

Jean-Philippe VIDAL
le 23 juin 2010

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